Lipides chez les ours en hibernation

Ours brun en hibernation

Hibernating brown bears are protected against atherogenic dyslipidemia. Sylvain Giroud, Isabelle Chery, Mathilde Arrivé, Michel Prost, Julie Zumsteg, Dimitri Heintz, Alina L. Evans, Guillemette Gauquelin-Koch, Jon M. Arnemo, Jon E. Swenson, Etienne Lefai, Fabrice Bertile, Chantal Simon & Stéphane Blanc. Scientific Reports volume 11, Article number: 18723 (2021)

Sous-fractions lipoproteines ours hibernation

Profil des sous-fractions de lipoprotéines plasmatiques des ours en hiver et en été :

  • (B) lipoprotéines de haute densité 2a (‘HDL2a’), 2b (‘HDL2b’), 3a (‘HDL3a’), 3b (‘HDL3b’), et 3c (‘HDL3c’)
  • (C) de sous-unités de lipoprotéines de haute densité de diamètre supérieur à 12. 9 nm (‘HDL 12-9 nm’)
  • (D) Rapport entre les lipoprotéines de basse densité et de haute densité (‘LDL/HDL’)
  • Les barres d’erreur représentent les erreurs standard. Les niveaux hivernaux différant significativement de leur niveau estival respectif sont indiqués par des indices (*p < 0,05, **p < 0,01, ***p < 0,001).

Les ours en hibernation sont protégés contre la dyslipidémie

Les Laboratoires de Recherches Appliquées SPIRAL ont participé à une étude sur l’élucidation des mécanismes par lesquels les animaux évitent l’hyperlipidémie athérogène pendant l’hibernation. Les auteurs ont évalué le métabolisme des lipoprotéines et du cholestérol chez des ours bruns scandinaves (Ursus arctos) vivant en liberté.

Une équipe européenne pluridisciplinaire  a participé à cette étude : Institut de Recherche sur l’écologie de la faune de Vienne (Autriche), Université de Strasbourg, Institut Hubert Curien (Strasbourg), Laboratoires de Recherches Appliquées SPIRAL, Institut de Biologie Moléculaire des plantes (Strasbourg), Université de Sciences Appliquées de Koppang (Norvège), CNES (Paris), Université suédoise des sciences agricoles d’Umeå (Suède), INRAE, INSERM.

Les ours ont été étudiés en hiver et en été. Différents paramètres ont été analysés :

Prévention de l’oxydation des lipides chez l’ours en hibernation

Bien que presque tous les niveaux de lipides aient été augmentés chez les ours en hibernation, une augmentation de 36% de l’activité de la protéine de transfert des esters de cholestérol (CETP) a contribué à stabiliser la composition des lipoprotéines de haute densité (HDL).

Les niveaux de métabolites inflammatoires, comme le 7-cétocholestérol et la 11ß-prostaglandine F2α, ont diminué en hiver et ont été inversement corrélés avec les taux de HDL2b cardioprotectrices et les tailles de HDL (SpiraGel).

Des capacités antioxydantes plus importantes mesurées par le test biologique KRL ont permis de prévenir les dommages oxydatifs excessifs des lipides dans le plasma (malondialdéhyde, MDA) et les muscles des ours en hibernation.   Nous avons ainsi observé une augmentation significative de 20 % de la demi-vie d’hémolyse (test de KRL), c’est-à-dire une plus grande résistance antioxydante des globules rouges pendant l’hibernation.